Le Ministre du Budget et du
Portefeuille de l’État, Moussa Sanogo était hier, face aux députés à Abidjan,
dans le cadre du débat d’orientation budgétaire sur les trois années à venir.
Le projet de budget de l’État 2022 devrait enregistrer une hausse de 15,1% par
rapport au budget 2021, pour s’établir à 9 670,4 milliards de F Cfa ; et
celui-ci devrait continuer de s’accroître pour atteindre 11473,4 milliards de F
Cfa en 2024, a révélé le ministre du Budget et du Portefeuille de l’État,
Moussa Sanogo.
Cette projection se fonde sur
l’hypothèse d’une croissance annuelle moyenne du Pib de l’ordre de 7,7% sur la
période 2020-2024 ; d’une inflation contenue à 1,6% en moyenne, mais encore et
surtout sur la perspective d’une bonne tenue des finances publiques, qui «
résulterait des efforts en matière d’amélioration du recouvrement des recettes
fiscales, avec un taux de pression fiscale qui évoluerait de 13% en 2022 à
13,6% en 2024, ainsi que des efforts de consolidation budgétaire avec un niveau
de déficit qui passerait de 4,7% en 2022 à 3% en 2024, respectant la norme
communautaire ».
Selon le Ministre Moussa Sanogo,
sur la période 2022- 2024, les ressources de l’État resteraient dominées par
les ressources intérieures qui représenteraient en moyenne 80% de l’ensemble
des ressources. Ainsi, les recettes fiscales budgétaires progresseraient de 4
377,9 milliards de F Cfa en 2022 à 5 513 milliards de F Cfa en 2024 ; les
recettes non fiscales sont attendues à 94,7 milliards de F Cfa en 2022, puis à
262 milliards de F Cfa. Quant aux ressources de trésorerie, elles s’établiront
comme suit : les produits de cession d’actifs s’élèveraient à 112,7 milliards
en 2022 dont 100 milliards de F Cfa attendus de la cession des parts de l’État
dans Orange Côte d’Ivoire, à 0,6 milliard de F Cfa en 2023 et à 0,2 milliard de
F Cfa en 2024 ; des emprunts sur les marchés monétaires et financiers projetés
à 2 782,2 milliards de F Cfa en 2022, et 2200 milliards de F Cfa en 2023 et
2200 milliards en 2024 ; des emprunts projets qui sont attendus à 848,3
milliards en 2022, 677,9 milliards en 2023 et 566,2 milliards en 2024. Enfin
des emprunts[1]programmes attendus de 300 milliards de F Cfa en 2022, 2023 et
2024.
La structure des dépenses sur la
période 2022-2024 fait ressortir une prédominance des dépenses d’investissement
(36,6%), suivies des dépenses de personnel (28,4%), des charges financières de
la dette publique (14,3%), des achats de biens et services (10,7%) et des
transferts (10,1%). En outre, les crédits alloués à l’éducation devraient
passer de 1 541,1 milliards de F Cfa en 2022 à 1 750,9 milliards de F Cfa en
2024. Le financement de la santé évoluerait de 418,6 milliards en 2022 à 441,2
milliards de F Cfa en 2024. Poursuivant sa politique de logements et
d’équipements sociaux, le gouvernement allouerait 1 253,2 milliards de F Cfa en
2024 contre 994,3 milliards de F Cfa en 2022 aux secteurs des logements
sociaux, des transports, de l’approvisionnement en eau potable et du
développement des infrastructures énergétiques. Le débat d’orientation
budgétaire sur le Document de programmation budgétaire et économique
pluriannuelle (Dpbep) est une exigence de la mise en place du budget-programmes.
Il n’est pas sanctionné par un vote.